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recueil de Nouvelles, Novellas, Poèmes, Contes, Fables, Sonnets et... Poésies

Des châteaux en Espagne

Des châteaux en Espagne[1]

 

 

 

Les enfants couraient dans les dunes, poursuivis par les caresses des yeux de leur mère

Le vent soulevait les particules, emportait les poussières, agitait l’écume et mitraillait les forces éphémères

Il y avait des pastels et des ocres dans le ciel

Des oiseaux jouaient prés de son aisselle.

 

Il y avait l’eau

Des fougères. Des roseaux et des rizières

Il y avait la romance de cette trompette

Et puis cette musique trépidante qui sortait de son sac et qui rythmait sur la plage, la course des enfants sans casquette

« Le vent nous portera… Et tout disparaîtra »

J’aurais aimé rester assis là, des heures entières !

 

Des coquillages roulaient silencieusement dans le ressac

Ses cheveux dans le vent, des méandres au creux de ses reins et sa robe qui volait sur ses seins

Le soleil brillait dans ses yeux et son sourire dans les miens

Elle était couchée près de son livre

Elle avait peur des bateaux qui semblaient ivres

Ça ne servait à rien, puisque tout allait bien.

 

Il y avait la romance de cette trompette

Et puis soudain ce vent marin qui éloignait de son sac, la mélodie et les jeux des petites silhouettes

Elle s’était endormie

Bercée par un imperceptible roulis.

 

 

J’avais remonté son pagne

Déposé, un baiser sur ses lèvres

Tout était si fragile

Dans le calme du delta de l’Èbre

Près de ce colosse aux pieds d’argile

Où rien n’est impossible

Joie indicible !

Le bonheur était quelque part

J’écrivais alors sur le sable, cette fable

Comme on construit les remparts

Des châteaux en Espagne.

 

 

                                                                                             M

 

 

[1] Quelque chose d'impossible ou d'irréalisable.

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